Saisi par l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS), le Conseil d’État français vient d’annuler l’arrêté signé en février dernier par la « catastrophique » Nathalie Kosciusko-Morizet autorisant la chasse des oies « grises » (oies cendrées, rieuses et des moissons) au-delà du 31 janvier, sous le prétexte fallacieux d’effectuer une étude scientifique.
Que ce soit pour les oies ou pour les baleines, tuer n’est pas étudier, le Conseil d’État français ne s’y est pas laissé prendre.
Le gouvernement entendait par cet alibi grossier passer outre la dernière décision du Conseil d’État datant de fin décembre 2011, rappelant pour la énième fois que, en application de la directive européenne 2009/147 dite « directive oiseaux », il est interdit de chasser les migrateurs pendant leur voyage prénuptial, c’est-à-dire lorsqu’ils retournent vers leurs lieux de reproduction.
Sous la pression ravivée des chasseurs en pleine période électorale, le gouvernement Sarkozy avait lâchement cédé à leur demande sous forme de cadeaux déguisés en autorisant une « chasse scientifique », manoeuvre qui n’est pas sans rappeler le cynisme de quelques baleiniers japonais.
Le Conseil d’État souligne ainsi que, ne s’inscrivant dans aucun programme de recherche, la mesure était dépourvue de tout intérêt scientifique. Il précise également que la méthode employée – la destruction- n’était pas la seule solution pour étudier le comportement migratoire de ces oiseaux.
Chasser plus longtemps, plus d’espèces, y compris au détriment de la survie de ces dernières, est une revendication irresponsable mais récurrente de nos chasseurs français. Leur dernière demande en date : ajouter une nouvelle espèce à leur tableau de chasse, l’oie à bec court, espèce protégée.
Pour rappel, la France est déjà le pays d’Europe où l’on chasse le plus grand nombre d’espèces (quelques 91), et le plus longtemps chaque année, de septembre à fin février.
LE CONSEIL D'ÉTAT FRANÇAIS SANCTIONNE L'ALIBI SCIENTIFIQUE DE LA CHASSE AUX OIES
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