Comme le rappelait il y a peu le WWF, un saumon sauvage de près d’un mètre a été observé, le 3 mai 2012 dans l’échelle à migrateurs de la microcentrale de Roanne.
Ce poisson est le premier saumon à revenir dans la Loire amont depuis la construction du barrage EDF de Grangent – en 1957 – qui avait totalement bloqué ses migrations. L’installation, entre juillet 2010 et mars 2012, d’une microcentrale de 6 MW sur le barrage de navigation de Roanne a été accompagnée, conformément à la règlementation, de l’édification de deux échelles à migrateurs.
Quelques semaines après sa mise en route, le passage de ce premier poisson ouvre tous les espoirs de reconquête écologique de la Loire amont.
Un tel retour est, pour les acteurs impliqués depuis des décennies dans la protection de la Loire sauvage et de ses populations de migrateurs, une nouvelle extraordinaire. Il symbolise la capacité de notre pays, s’il s’en donne les moyens, à restaurer sa biodiversité.
Il illustre également le fait que, si nous restaurons la continuité écologique des fleuves, les migrateurs reviennent. Lorsque les acteurs coopèrent, il est possible de concilier production d’électricité renouvelable et retour des migrateurs, au fondement de la « Convention pour une hydroélectricité durable » signée dans le cadre du Grenelle de l’environnement.
A l’affiche de nombreux articles disponibles dans www.naturablog.com, le dernier saumon de longue migration en Europe est le saumon atlantique (Salmo salar) de l’axe Loire-Allier. Il naît dans le Haut-Allier, seul affluent accessible du fait de l’absence de barrages, hormis celui de Poutès, bientôt effacé.
Après deux à trois années en eau douce, il rejoint l’Océan pour quelques années. Adulte, il retourne se reproduire dans les eaux de sa naissance. Cet animal magnifique a failli disparaître au début des années 90, avec la présence de trop de barrages : sur une population estimée à 100 000 individus au XVIII ème siècle, il ne subsistait qu’une centaine de poissons.
Le « Plan Loire Grandeur Nature », lancé en 1994, a permis l’effacement de divers barrages, la construction de passes, l’arrêt de la pêche, le soutien des populations avec le « Conservatoire National du Saumon Sauvage » de Chanteuges et donc de sortir le saumon de l’abîme. Cette année, 784 poissons ont déjà franchi la passe de Vichy.
Au moment où se précisent les menaces sur la Semène, une des rares rivières libres du département de la Loire, menacée par le projet de barrage des Plats, ce saumon nous invite à croire qu’il est possible de retrouver un équilibre trop longtemps négligé entre l’homme et les fleuves.
L'ESPOIR RENAÎT EN FRANCE POUR LE RETOUR DES SAUMONS MIGRATEURS
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