Au-delà de ma passion pour les animaux et la Nature en général, j’ai un métier : je suis pilote de ligne… Hier soir à l’embarquement du vol New-York-Paris, un petit garçon qui tient délicatement son jeune chat dans un sac de transport s’approche de moi et me glisse : « tu sais Monsieur le Commandant de bord, il faut faire attention à mon chat Oscar car il a failli se noyer ce matin. Et maintenant il a très peur ! ».
Après l’avoir rassuré, me voilà alors en pleine interrogation : « tous les animaux savent-ils nager ? »
J’ai eu 7h45 de vol pour y réfléchir. Réponse : dans leur grande majorité, oui. Même ceux qui n’aiment pas l’eau bénéficient de poumons faisant office de bouées. En clair, ils flottent.
Les oiseaux sont avantagés par leur os creux et leurs plumes hydrofuges qui piègent l’air. En cas de chute accidentelle, une poule peut se tirer d’affaire si la rive n’est pas trop éloignée.
Les dons de nageur des autres animaux terrestres dépendent de leur habitat naturel. Ceux qui fréquentent des zones humides n’hésitent pas à se mouiller poils ou écailles. On le sait, les tigres et les jaguars adorent l’eau. Le lion, en revanche, rechigne à se mouiller les pattes.
L’élément aquatique n’effraie guère les grands herbivores : vaches, éléphants, chèvres, chevreuils, girafes et même rhinocéros d’Asie. Serpents et lézards sont quasiment des champions de la nage.
Seule exception : la plupart des singes. Les moins doués sont les grands anthropoïdes, désavantagés par une lourde musculature et de longs bras. Pour un orang-outan ou un gorille, tomber à l’eau signifie se noyer.
Dans l’eau, les performances humaines, là encore, sont loin derrière celles des animaux. L’homme atteint 8 km/h… mais sur 50 m seulement. Sur 64 km ; soit la traversée de la Manche, il n’atteint « que » 3,4 km/h. Cela paraît peu à côté des 50 km/h de moyenne du requin mako. Quant au thon, c’est un bon nageur au long cours : il peut voyager à 70 km/h sur de très longues distances…
Si vous vous posez la question du poisson reconnu comme le plus rapide : il s’agit du voilier cosmopolite. Capable d’atteindre les 110 km/h en vitesse de pointe, il n’a rien à envier au guépard et autres « flèches animales ». Sachant que la résistance de l’eau est 750 fois supérieure à celle de l’air, il repousse toutes les limites. Remarquablement hydrodynamique, l’Istiophorus platypterus de son nom scientifique se distingue par son corps allongé et son bec pointu, qui font de ce poisson semblable à l’espadon un prédateur redoutable.
Comme un voilier, il peut rétracter sa nageoire dorsale dans une rainure, et lorsque qu’il part en chasse celle-ci lui confère une agilité et une stabilité inégalable. Ladite nageoire le fait en outre paraître beaucoup plus imposant qu’il ne l’est en réalité, ce qui effraie les autres poissons. A l’âge adulte, le voilier cosmopolite mesure entre 1,50 et 3 mètres de long et pèse en moyenne une quarantaine de kilos (une centaine dans certains cas). Aussi impressionnant qu’incroyable non ?
TOUS LES ANIMAUX SAVENT-ILS NAGER ?
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