Alors que j’observais hier le ballet des moissonneuses batteuses à proximité du Relais du Vert Bois, je me disais que le chemin parcouru par les agriculteurs avait été fulgurant depuis l’époque où chevaux, boeufs et mulets servaient à la traction agricole !
L’apparition du matériel agricole lourd découle d’une série de progrès techniques. Ceux-ci ont été permis par le charbon et la machine à vapeur, puis grâce au pétrole et au moteur à explosion et à l’apparition de machines solides et rustiques, développées à l’occasion de la Première Guerre mondiale.
Je lisais il y a peu que l’apparition des grandes moissonneuses-batteuses a été l’une des causes de profondes modifications du paysage agricole et rural, qui se sont notamment faites en Europe au travers des remembrements et dans les pays totalitaires via les regroupements de terres agricoles. Les moissonneuses larges et hautes ne pouvant emprunter les anciens petits chemins, tournant et manœuvrant mal, et nécessitant un sol stabilisé, leur usage n’était pas compatible avec le maintien des réseaux bocagers et de chemins, talus et mares qui les accompagnaient. Leur poids contribue par ailleurs au tassement des sols.
Un des problèmes posé par les moissonneuse modernes qui avancent beaucoup plus vite, et travaillent sur une largeur de coupe très supérieure à ce qu’elle était lors des moissons faites à la main ou avec la traction animale est qu’elles tuent de nombreux animaux cachés dans la cultures.
En effet, la pratique de couvaison de certains oiseaux, au sol dans les champs, compromet nombre de nichées. Pour les espèces les plus sensibles, comme le busard cendré, un rapace migrateur qui passe l’hiver dans la savane africaine, l’évolution des milieux et des usages de l’environnement peut s’avérer catastrophique.
Le busard cendré, qui historiquement faisait son nid au sol dans les marais, a vu l’assèchement des zones humides le conduire à modifier ses habitudes de nidification. Aussi, depuis quelques années, on voit de plus en plus de busards cendrés s’installer dans les champs de céréales, avec le risque de voir leur couvée être détruite lors du passage de la moissonneuse batteuse. En France, des centaines de bénévoles se mobilisent tous les ans (cliquez ici pour pour mieux connaître les actions de la LPO) , pour sauver ces oiseaux d’une mort certaine, et pour empêcher la disparition de cette espèce menacée.
LA RÉCOLTE DU BLÉ AUTOUR DU RELAIS DU VERT BOIS
Tags: moissonneuse, récolte du blé
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